Esturgeon fumé biologique – 4 tranches
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La disparition des esturgeons. Les esturgeons sont apparus sur terre il y a plusieurs dizaines de millions d’années, et ils ont peuplé toutes les grandes rivières de l’hémisphère Nord.
Au cours du XXème siècle, ils ont été pratiquement rayés de la carte. Les esturgeons sont actuellement « plus gravement menacés que n’importe quel autre groupe d’espèces » (UICN).
Faisons un point sur la situation de l’esturgeon à fin 2022.
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Le premier facteur généralement avancé est la surpêche.
Le long cycle de vie l’esturgeon, et sa zone de capture dans les embouchures au moment de la reproduction, ont rapidement réduit la population d’esturgeons. Ce n’était d’ailleurs pas toujours pour le caviar. En France on a longtemps pêché l’esturgeon pour sa chair ; mais la pêche s’est accélérée quand le caviar est devenu « populaire » à partir des années 1920-1930, dans le monde entier.
Les négociants à la recherche de l’or noir ont créé des filières de pêche soutenues par des états corrompus.
« La récolte et le commerce illégal de produits à base d’esturgeons s’avèrent être un commerce lucratif, contrôlé par les crimes organisés, et en lien avec la corruption mondiale. » (WWF – l’esturgeon)
L’évolution de l’habitat de l’esturgeon est également un facteur à prendre en compte. Le dernier siècle a été riche en évolutions. Pollution des rivières, barrages hydroélectriques empêchant les migrations, destruction des gravières qui sont les lieux de reproduction de l’esturgeon.
Dans la même période, et en partie pour les mêmes raisons d’évolution de l’habitat, les ressources alimentaires à disposition de l’esturgeon ont évolué. Ainsi, dans le Sud-Ouest de la France, on a assisté à la disparition de la Mulette (moule d’eau douce). Elle constituait une part essentielle du régime alimentaire de l’esturgeon Européen (Acipenser Sturio).
De plus, nous pouvons ajouter l’évolution de la menace pour l’esturgeon. Nos rivières ne sont plus habitées par Les écrevisses herbivores de nos rivières ont laissées la place à des carnivores.
La Convention de Washington pour la protection des espèces en danger (CITES) est un accord intergouvernemental pour protéger les espèces en voie de disparition. La CITES définit des listes d’animaux qui faut absolument protéger avant de les voir disparaitre.
Les négociants français ont longtemps lutté pour maintenir les esturgeons en dehors du régime de la CITES. Celui-ci aurait mis fin à leur longue période de richesse basée sur le pillage de la ressource. Cependant, lors de l’inscription de l’esturgeon sur la liste de la CITES et l’instauration de quotas de pêche, ceux-ci n’ont même pas pu être réalisés. L’esturgeon ayant déjà quasiment disparu de toutes les rivières, mer et océans du monde.
Les espèces animales et végétales concernées par la CITES sont réparties dans trois annexes, I, II et III. Celles-ci représentent la gravité du risque que leur fait encourir le commerce international. La CITES vise à maîtriser ce risque en limitant les mouvements internationaux aux seuls spécimens accompagnés de certificats prouvant que leur prélèvement est légal et compatible avec la pérennité de l'espèce concernée (voir notre article : Comment lire une étiquette de caviar).
Annexe I = espèces menacées d’extinction
Acipenser brevirostrum - Acipenser sturio
Annexe II = espèces pouvant devenir menacées
Tous les autres esturgeons (Acipenser spp – Huso spp) sont inscrits à l’annexe II
La lenteur administrative et les considérations politiques à l’œuvre lors des conférences des parties de la CITES qui ont lieu tous les deux ou trois ans pour actualiser la liste des espèces annexées sont l'objet de critiques. Des chercheurs ont ainsi mis en évidence qu'il s'écoulait en moyenne dix ans entre le classement d'une espèce par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur la liste des espèces menacées et son inscription dans les annexes de la CITES.
L’UICN est une ONG qui attribue aux espèces un statut de conservation, faisant référence dans la communauté scientifique, et à partir desquels elle édite sa liste rouge des espèces menacées.
La réévaluation mondiale des esturgeons, publiée en Juillet 2022, révèle que 100% des 26 espèces d’esturgeons restantes dans le monde sont aujourd’hui menacées d’extinction, contre 85% en 2009. Ces évaluations sont basées sur des calculs précis. Ils montrent que le déclin de ce groupe d’espèces au cours des trois dernières générations est plus prononcé qu'auparavant.
L’esturgeon jaune (Acipenser dabryanus) est passé de la catégorie « En danger critique » (CR) à « Éteint à l’état sauvage » (EW).
Finalement, 17 espèces sont désormais « En danger critique » (CR), trois sont « En danger » (EN) et cinq sont « Vulnérables » (VU) sur la Liste rouge de l’UICN. La réévaluation a également confirmé l’extinction (EW) du spatulaire chinois (Psephurus gladius).
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